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Intestin irritable

Quelle alimentation en cas de syndrome de l’intestin irritable ?

L’alimentation a une influence sur les symptômes du syndrome de l’intestin irritable (SII) ou colopathie fonctionnelle.

Des recommandations hygiéno-diététiques font donc partie de son traitement.

Découvrez quels sont les conseils en matière de régime alimentaire.

Certaines bonnes habitudes alimentaires sont à adopter lorsque l’on présente un syndrome de l’intestin irritable¹. Il est conseillé tout d’abord d’avoir un rythme régulier de prise des repas, de manger lentement en étant assis sans faire une autre activité en parallèle, et en mâchant bien et d’éviter les repas trop lourds. Une hydratation suffisante (1,5 l d’eau par jour) est essentielle. Il est préférable de fractionner cet apport en eau tout au long de la journée. Une consommation de 25 à 35g de fibres par jour est conseillée, en les répartissant sur la journée et en variant les origines. Un apport en fibres solubles (psyllium, gomme guar…) de 20 à 40g par jour peut être utile pour les personnes ayant un SII avec constipation dominante². Celles-ci ont montré qu’elles amélioraient les symptômes digestifs, contrairement aux fibres insolubles comme le son de blé, qui aggravent les ballonnements ^3,4. Cette augmentation de l’apport doit se faire de façon progressive sur une dizaine de jours.

Syndrome de l’intestin irritable : quels aliments éviter ?

Il est conseillé en règle générale de ne pas consommer d’aliments frits et transformés (par exemple les fast-food), de chewing-gums et d’édulcorants finissant par « -ol » (mannitol, xylitol, sorbitol, maltitol), de diminuer celle d’aliments producteurs de gaz (pois, brocolis, chou, son)⁵. Il vaut mieux éviter les boissons gazeuses qui entraînent des symptômes gastro-intestinaux en cas de colopathie fonctionnelle. Il est ensuite utile au cas par cas de voir quels sont les aliments qui déclenchent ou aggravent les symptômes. Deux tiers des personnes ayant un SII font en effet un lien entre prise d’aliment au cours d’un repas et déclenchement de symptômes⁶. Les aliments les plus identifiés comme responsables sont les laitages, certains fruits et légumes (chou, oignons, pois, haricots…), les épices fortes, les produits fumés, l’alcool, le café…^7,8. Lorsqu’un de ces aliments semble en cause, une éviction temporaire de celui-ci est conseillée. Si aucun effet n’est constaté au bout de 4 semaines d’éviction, il est recommandé de réintroduire les aliments exclus. De même si ce régime d’exclusion perd son effet au bout de 2 mois. Pour les personnes ayant un syndrome de l’intestin irritable avec diarrhée dominant, il est conseillé de supprimer les aliments susceptibles d’accélérer le transit : boissons glacées, lait en boisson, jus de fruits (jus de pommes en particulier), sodas.

Diminuer la part des FODMAPs : ses effets sur le syndrome de l’intestin irritable

Des études ont montré qu’une alimentation pauvre en FODMAPSs (Fermentable oligo, di- and mono-saccharids and polyol, en français oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale) pouvait favoriser la réduction des symptômes du syndrome de l’intestin irritable (ballonnements, douleurs abdominales, gaz)^9,10. Ces FODMAPs sont des sucres qui vont beaucoup fermenter dans le côlon sous l’action de la flore intestinale. Ils comprennent plusieurs familles : les oligosaccharides (FOS et GOS), les disaccharides (lactose), les monosaccharides (fructose), les polyols (sorbitol, mannitol, maltitol, xylitol). Un régime pauvre en FODMAPs qui se déroule en 3 phases (une phase d’élimination des FODMAPs, une phase de réintroduction des FODMAPs et une phase de personnalisation du régime selon la tolérance individuelle) est associé à une réduction des symptômes du syndrome de l’intestin irritable dans un certain nombre d’études. Cependant, ce régime est complexe et il peut entraîner des carences en micro-nutriments. Il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel de santé formé sur la prise en charge du SII liée à un régime pauvre en FODMAPs. Ce régime peut être testé en utilisant une liste d’aliments autorisés et déconseillés pendant plus de 6 à 8 semaines. Si les symptômes sont largement améliorés, il peut être alors intéressant d’élargir ce régime en faisant des essais d’éviction par type d’aliments.

¹ Cozma-Petruţ A, Loghin F, Miere D, Dumitraşcu DL. Diet in irritable bowel syndrome: What to recommend, not what to forbid to patients! World J Gastroenterol. 2017;23(21):3771-83
² Recommandations sur la prise en charge du syndrome de l’intestin irritable, www.fmcgastro.org, 2022
³ Bijkerk CJ, Muris JW, Knottnerus JA, Hoes AW, de Wit NJ. Systematic review: the role of different types of fibre in the treatment of irritable bowel syndrome. Aliment Pharmacol Ther 2004;19:245-51.
⁴ Bijkerk CJ, de Wit NJ, Muris JW, Whorwell PJ, Knottnerus JA, Hoes AW. Soluble or insoluble fibre in irritable bowel syndrome in primary care? Randomised placebo controlled trial. BMJ 2009;339:b3154. doi: 10.1136/bmj.b3154.:b3154
⁵ Syndrome de l’intestin irritable SNFGE.org
⁶ Heizer WD, Southern S, McGovern S. The role of diet in symptoms of irritable bowel syndrome in adults: a narrative review. J Am Diet Assoc 2009;109:1204-14.
⁷ Simren M, Mansson A, Langkilde AM, Svedlund J, Abrahamsson H, Bengtsson U, Bjornsson ES. Food-related gastrointestinal symptoms in the irritable bowel syndrome. Digestion 2001;63:108-15.
⁸ MacKenzie YA, Bowyer RK, Leach H, Gulia P, Horobin J, O’Sullivan NA, et al. British Dietetic Association systematic review and evidence-based practice guidelines for the dietary management of irritable bowel syndrome in adults (2016 update). J Hum Nutr Diet. 2016;29(5):549-75
⁹ Staudacher HM, Irving PM, Lomer MC, Whelan K. Mechanisms and efficacy of dietary FODMAP restriction in IBS. Nat Rev Gastroenterol Hepatol 2014;11:256-66.
¹⁰ Staudacher HM, Lomer MC, Anderson JL, Barrett JS, Muir JG, Irving PM, Whelan K. Fermentable carbohydrate restriction reduces luminal bifidobacteria and gastrointestinal symptoms in patients with irritable bowel syndrome. J Nutr 2012;142: 1510-8.

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