Transit ralenti : de quoi parle-t-on ?

« J’ai des difficultés à aller à la selle »

« Je ne suis pas allé(e) à la selle depuis plusieurs jours »

Votre transit est peut-être ralenti.

Quels sont les signes d’un transit ralenti ?

Tout d’abord, qu’est-ce que le transit intestinal ?

Le transit se définit par une situation de passage par un lieu sans y rester, avant d’être acheminé vers un autre endroit.

Au sein de notre propre organisme, les aliments partiellement digérés transitent de l’intestin grêle au côlon, sans y rester, avant d’être acheminés vers le rectum, où ils sont éliminés sous forme de selles. Le transit intestinal désigne ainsi le travail des muscles pour permettre la circulation des aliments de l’estomac vers le rectum. Vous entendrez parler aussi des « mouvements péristaltiques » qui désignent les contractions musculaires naturelles et spécifiques pour faire progresser le bol alimentaire.

Transit intestinal : de quoi parle-t-on ?

La fréquence normale des selles varie d’un individu à l’autre. On parle de transit ralenti lorsque les selles sont peu fréquentes (moins de 3 fois par semaine) et de consistance trop dure, causant des difficultés à évacuer. Le ralentissement du transit peut être passager ou chronique. On parle d’une situation chronique lorsque les signes de ralentissement du transit persistent plus de 6 mois. Une cause médicale est alors recherchée¹. Dans ce cas précis, il est indispensable d’en parler à votre médecin. Si ce sujet vous concerne, vous n’êtes pas seul … Par exemple, en 2017, la constipation chronique touchait 10 à 20% de la population adulte².

Les inconforts liés au transit ralenti

Même de manière occasionnelle, le transit ralenti engendre
de nombreux inconforts qui ternissent le quotidien. Ils peuvent parfois être la
source de mal-être à la fois physique et mental.

Si votre transit est ralenti, il est possible que vous présentiez
certains de ces signes :

Des selles dures, parfois granuleuses (type 1 et 2 sur l’échelle de Bristol)
Une défécation difficile et/ou douloureuse
Des ballonnements
Des maux de ventre
Un excès de gaz au niveau des intestins et de pets
Des spasmes ou crampes abdominales
Une perte d’appétit

Le ralentissement du transit peut également causer une constipation. Afin de vous assurer du diagnostic, vous devez vous référer à un professionnel de santé.

Transit ralenti : quelles sont les causes ?

Mon transit est ralenti de manière occasionnelle

Le ralentissement occasionnel du transit intestinal est un trouble inconfortable, mais bénin car il ne persiste pas. Les causes de cette situation peuvent être multiples :

Un changement des habitudes: régime alimentaire, voyage, immobilisation, stress, manque d’activité physique ou d’hydratation
Une situation particulière comme les derniers mois de grossesse ou l’allaitement, un dérèglement hormonal lié à certaines périodes du cycle menstruel ou à la ménopause
La prise de certains médicaments comme les anti-dépresseurs ou anti-acides.
Le fait de « se retenir » d’aller à la selle lorsque l’évacuation est trop douloureuse. C’est le cas par exemple lorsque l’on souffre d’hémorroïdes ou d’une fissure anale.

Il existe des solutions pour accélérer le transit et éviter un éventuel ralentissement du transit.

Si, malgré vos efforts, les signes de transit ralenti persistent, consultez un professionnel de santé.

Mon transit est ralenti de manière prolongée

Lorsque les signes de transit ralenti persistent, il est possible qu’ils soient dus à des dysfonctionnements internes. Ce ralentissement est souvent lié à des troubles du fonctionnement de l’intestin, qui conduisent à des nombreuses complications, notamment digestives.

Même si, le plus souvent, ces complications sont bénignes, elles perturbent grandement le quotidien. Elles peuvent altérer l’image de soi, dégrader la qualité du sommeil, affecter l’alimentation, la vie professionnelle ou sexuelle.

Transit ralenti : suis-je plus vulnérable ?

Certaines personnes sont plus vulnérables

Les femmes menstruées, ménopausées et enceintes
Les personnes âgées
Les personnes pratiquant peu d’activité physique (personnes alitées, en convalescence, accidentées)
Les personnes ayant un régime alimentaire pauvre en fibres

Les femmes menstruées, ménopausées et enceintes

La population féminine est 3 à 4 fois plus concernée par des problèmes de transit que les hommes, et ce pour des raisons hormonales³. Ainsi, le ralentissement du transit peut apparaître à différentes étapes de la vie d’une femme : pendant le cycle menstruel, la grossesse ou encore la ménopause. Lors de ces différents épisodes, l’organisme subit des variations du taux d’hormones féminines, notamment de la progestérone. Or, il existe un possible lien entre l’augmentation de l’expression des récepteurs à progestérone et le ralentissement du transit, qui peut parfois aboutir, par exemple, à une constipation chronique⁴.

Les personnes âgées

Avec l’âge, la probabilité de souffrir d’un transit ralenti augmente. En effet, l’augmentation de la prise médicamenteuse, la diminution de l’activité physique ou encore certaines maladies neurodégénératives sont autant de facteurs qui favorisent le ralentissement du transit.

Les personnes ayant une activité physique réduite

Bien qu’aucune étude n’ait été menée sur ce sujet, il semblerait que les muscles abdominaux soient très importants pour l’activité intestinale. En effet, la sollicitation de ces derniers permettrait de faciliter la poussée des aliments dans l’intestin vers l’évacuation. Ainsi, pratiquer une activité physique régulière permettrait d’accélérer le transit intestinal.

Les personnes ayant un régime alimentaire pauvre en fibres

Les fibres sont des nutriments importants pour le bon fonctionnement du transit intestinal. En effet, les fibres insolubles (céréales complètes, fruits & légumes, légumineuses, noix et graines…) fixent l’eau au niveau du tube digestif, gonflent favorisant l’agglomération des selles. La rétention de l’eau et les contractions des parois intestinales provoquées grâce aux fibres facilitent le transit. Ainsi, un régime alimentaire pauvre en fibres pourrait être à l’origine du ralentissement du transit intestinal.

¹ Ameli. Constipation chez l’adulte : quelles sont les causes ? (2022, 9 mai).

² SNFGE.org- Société savante médicale française d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie digestive. Constipation chronique., Septembre)

³ Constipation pendant la menopause (2019), Lamenopause.fr

⁴ 4. Z. Xiao, V. Pricolo, P. Biancani, J. Behar ; Role of progesterone signaling in the regulation of G-protein levels in female chronic constipation, Gastroenterology. 2005;128(3):667-75